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Discours de Thierry Braillard au forum de l’innovation durable dans le (...)
Discours de Thierry Braillard au forum de l’innovation durable dans le sport
11 décembre 2015

Monsieur le Vice Président de Climate Action, Neil Hawkins,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les experts,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis, Chers partenaires, Chers acteurs du sport,
Le forum de cet après-midi, dans la diversité des sphères d’acteurs représentés, démontre, s’il en était besoin, que le sujet qui nous réunit ce jour sur l’innovation dans le sport pour la planète ne restera pas un vœu pieux et deviendra notre engagement collectif, si nous travaillons ensemble pour un sport durable du 21ème siècle.
Je salue donc avec plaisir ce foisonnement d’idées venant de personnalités engagées qui investissent sans compter leur temps et leurs compétences pour que nous menions cette bataille du climat ! Je salue et remercie Climate Action pour l’organisation de ce forum.
Comme la majorité des français, nous sommes inquiets du changement climatique mais pas résignés…
Je me permets de citer des chiffres qui peuvent éclairer ce constat.
Selon les chiffres de l’INSEE, repris et édités par le ministère de l’écologie du développement durable et de l’énergie en avril 2015, les thèmes du changement climatique et de la pollution de l’air étaient, fin 2014, les principales préoccupations des français en matière d’environnement.
Les ménages attendent des pouvoirs publics, à 51 %, qu’ils agissent pour protéger l’environnement. Ils se montrent pourtant moins enclins à modifier leurs habitudes pour des raisons strictement écologiques, préférant des logiques économiques.
Ce paradoxe, ou plutôt ce palier marqué par l’opinion publique, doit nous alerter.
Rien n’est jamais acquis dans ces domaines complexes dont les effets ne sont pas ressentis immédiatement. Le sport n’échappe pas à ce paradoxe.
C’est pourquoi, le monde du sport se doit, plus que jamais en cette période de crise écologique, économique et sociale, d’engager une transformation du « modèle » d’organisation pour répondre aux mutations des années à venir.
Les actions impulsées par le Ministère des sports avec tous les acteurs ont différents objectifs pour :
• moderniser l’organisation et la gouvernance du sport,
• réduire les inégalités sociales et territoriales d’accès au sport,
• développer l’éducation par le sport,
• lutter contre les discriminations,
• garantir l’égal accès des femmes et des hommes à la pratique sportive,
• promouvoir la santé, et concilier le développement des activités physiques et sportives avec les objectifs du développement durable,
Ces actions s’inscrivent pleinement dans le dispositif gouvernemental de transition écologique vers un développement durable. Elles participent également à la mobilisation de la société civile pour le climat dans le cadre de la COP21.
En tant que pays hôte de la COP21, la France souhaite faire preuve d’exemplarité environnementale non seulement pour éviter les conséquences du dérèglement climatique, mais aussi pour développer des modes de production, de consommation, des modes de vie plus durables, générateurs d’une croissance plus stable.
Mon ministère saisit donc l’occasion de la mobilisation de la société civile pour le climat vers la COP21 pour valoriser les solutions en faveur du climat, que les pratiques sportives devront intégrer progressivement.
Comme j’ai déjà pu le dire vendredi dernier au Bourget, mais n’est-il pas utile de le réaffirmer avec force et dans la durée, le sport, comme toute activité humaine, a un impact sur notre environnement et se doit de le réduire, voire de tendre vers un impact positif.
Cela passe par l’optimisation de nos consommations de ressources naturelles, par la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre et par la lutte contre la perte de la biodiversité.
Depuis des années les sportifs ne veulent plus se rendre complices de comportements archaïques et irresponsables en termes de pollution des sites de pratiques comme d’émission de gaz à effet de serre non maitrisée.
Le monde du sport a donc dû innover dans tous les domaines du développement durable, circuits courts, recyclage des déchets, consommation d’énergie et économie des ressources en eau.
Les bâtiments sportifs neufs comme les rénovations permettent non seulement de ne plus dépenser mais également de produire de l’énergie.
Les organisateurs d’événements sportifs innovent également, sans attendre des pouvoirs publics, comme l’Ultra Trail du Mont Blanc qui en dix ans a conduit une politique de réduction d’impact tout en se développant.
La France est un pays où les sports de nature sont développés, je pense au ski, au canyoning ou encore à la course à pied.
Le maintien de la pratique est donc conditionné à la préservation de l’environnement. Nous devons créer de nouvelles habitudes et je me tourne vers le mouvement sportif qui doit y jouer un rôle déterminant.
Mesdames et Messieurs, pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut agir, et il faut agir ensemble, au niveau international.
Le sport doit pérenniser son modèle, et cela passe par l’organisation de grands événements sportifs durables et soutenables.
Ce sujet nous tient particulièrement à cœur en cette année 2015, où nous amorçons la candidature aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, sans oublier les championnats du monde attendus en France : handball, hockey sur glace, canoë kayak, la Ryder cup ou encore la coupe du monde féminine de football.
La création de la norme ISO 20121 pour des grands événements sportifs durables est un premier pas réalisé par le comité de candidature de Londres 2012. A nous tous maintenant de transformer l’essai, afin de rendre les événements sportifs totalement durables quelles que soient les villes ou les pays qui les accueilleront à l’avenir.
Comment faire ?
Nous contraindre ! Nous contraindre collectivement. Nous devons ensemble et de manière solidaire – définir, dessiner la trajectoire pour rendre nos grands événements sportifs internationaux soutenables.
Il ne s’agit pas de prendre des bonnes résolutions comme en début de chaque année, mais bien d’être dans le concret, dans ce qui fonctionne.
L’Europe doit être exemplaire. Les fédérations sportives aussi.
J’ai évoqué avec mes collègues européens et les fédérations internationales sportives l’intérêt de travailler sur la soutenabilité des grands événements sportifs internationaux.
Un travail sera formalisé par les Pays-Bas, qui assureront la prochaine présidence de l’Union Européenne.
Il devrait aboutir à une charte d’engagement des pays et des organisations sportives pour augmenter les standards d’organisation de compétitions sur les questions économiques, sociales et environnementales.
En plus de nous contraindre, nous devons créer des outils qui permettent de continuer à nous développer, mais de manière durable.
Plusieurs pays ont déjà investi le champ de l’innovation dans le sport. Et il faut aller encore plus loin.
Sans vous faire le catalogue de ce que j’ai pu voir à la COP 21, il existe une multitude d’initiatives, publiques ou privées, parfois les 2 d’ailleurs, comme la fabrication des sols d’équipements sportifs à base de semelles de chaussures ou de pneus usagers.
La France a également développé plusieurs outils pour accompagner les organisateurs d’activités sportives.
Permettez-moi d’en citer quelques uns puisque ces outils sont mis à votre disposition, gratuitement :
La France a travaillé à un cahier de préconisations environnementales pour les grands événements sportifs, qui servira de feuille de route aux villes hôtes de l’Euro 2016. Ce sont plusieurs chapitres qui aident l’organisateur à formuler un dossier de candidature, mais également à adopter une démarche durable dans la mise en œuvre de l’évènement sportif.
• La France s’engage également avec la création d’outils ou de modèles économiques permettant de réduire l’impact carbone lié aux transports ou à la consommation d’énergie des installations sportives.
Comme Maël Besson vient de vous le présenter, le logiciel Optimouv optimise les déplacements pour les rencontres sportives.
Il est porté par la Fédération Française de Basketball qui l’expérimente actuellement. Nous savons déjà, par ses premiers résultats que nous réduirons de 15% les kilomètres parcourus pour les 2,5 millions de rencontres sportives par an, sans en réduire le nombre.
Je souhaite le redire. L’ensemble de ces outils sont à la disposition de chaque organisateur de rencontres ou d’événements sportifs, qu’il soit français ou étranger, en concurrence ou non avec nos propres candidatures !
Mesdames et Messieurs,
Comme le Président de la République Française l’a dit dans son discours d’ouverture de la COP 21, nous devons tous nous mettre en mouvement pour sauvegarder notre patrimoine Terre.
Le message que je souhaitais faire passer aujourd’hui, c’est un message positif. C’est un message qui transpire les valeurs du sport. C’est un message qui encourage.
Le sport embrasse toute la planète, nous avons le devoir de le rendre durable si nous voulons que la planète le soit.
Je vous remercie
Forum de l’innovation soutenable tenu le 7 décembre 2015 au Stade de France